L’ EFFET SYRIZA

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Comment gérer la victoire électorale ? Dans la stratégie de Syriza, la sortie de crise présuppose de transformer profondément la société grecque. Les trois piliers de son programme mettent l’accent sur la lutte contre la crise humanitaire et l’insécurité économique, la modernisation démocratique de l’Etat et la relance de l’économie sur la base des besoins sociaux et de la reconquête du travail. Ces trois dimensions programmatiques ne constituent pas trois séquences successives. En fait, les processus de changement commencent simultanément, mais ils ont un horizon temporel différent quant à leurs résultats et leurs exigences. Toutes les réformes doivent être menées de pair avec la transformation d’un modèle économique trop dépendant du tourisme et des importations. Ce qui à long terme implique de réindustrialiser le pays, de refonder ses spécialisations productives, de renforcer les coopérations multilatérales qui favorisent le développement durable.

Ce programme a-t-il des chances de réussir ? Une bonne partie de la réponse tient à la renégociation de la dette qui atteint 321 milliards d’euros et dont le remboursement des intérêts empêche toute marge de manœuvre. Cela suppose que les créanciers de la Grèce acceptent de renoncer à une partie de leurs créances plutôt que de tout perdre.

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C’est leur intérêt car la mise au ban du travail de millions de personnes en Grèce et plus largement en Europe est un immense gâchis qui gangrène toutes les sociétés.

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A défaut d’un compromis juste et honnête sur la soutenabilité de la dette, le sort de la Grèce et l’avenir de la refondation démocratique de l’Europe risquent de se consumer dans une convulsion spectaculaire. Comme l’a écrit Jürgen Habermas, le désastre grec nous met en garde contre la voie post-démocratique choisie les décideurs des politiques d’austérité. Laissera-t-on ce petit pays qui porte aujourd’hui un grand message de courage et de dignité à l’échelle de l’Europe isolé et sans solidarité, pris dans une collision frontale avec l’extrémisme libéral ? Cela serait bafouer la souveraineté populaire au nom de l’asservissement aux traités qui maintiennent la Grèce dans un état de persécution et de récession auto-alimentée.

Le programme de Syriza n’est certes pas « révolutionnaire ». Mais dans le contexte actuel marqué par la dénégation de la réalité, il apporte une rupture structurelle avec les politiques régressives menées au nom du « bon sens économique ». Par une ruse de la dialectique de l’histoire, en raison même de ses spécificités en tant que laboratoire à ciel ouvert pour tester des politiques effroyables, la Grèce parle aujourd’hui la langue de l’universel. Elle nous dit que la thérapie de choc appliquée pour sortir de la crise est un échec retentissant. Catastrophique économiquement, inique socialement.

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Que l’explosion de la dette souveraine suite aux politiques punitives qui s’abattent avec férocité sur les peuples sous prétexte d’absoudre un « péché » imaginaire subvertit les fondements de la démocratie et répand l’euroscepticisme.

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«On ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine récession » affirme le Président des Etats-Unis Barack Obama.

La victoire de Syriza est un pari qui permet de décloisonner le regard sur la construction européenne et de refaire de la politique au plus haut sens du terme. C’est-à-dire en mettant entre les mains du peuple les termes de son choix souverain. A condition de ne pas succomber aux simplifications enthousiastes de la rhétorique partisane qui font l’impasse sur les rudes tâches de la recomposition politique qui restent à faire pour relever les défis de l’horizon post-libéral. Restaurer la confiance à l’alternative ne sera guère une mince affaire.

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Le cas de Syriza n’est pas forcément exemplaire et ses chances de réussite demeurent incertaines.

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La gauche n’a pas seulement besoin d’une vision d’avenir mais aussi une vision de ce qu’elle veut elle-même devenir. L’effet de Syriza n’est pas à imiter sans inspiration ni à prophétiser dans l’inaction mais à construire, de manière intempestive, en incarnant un imaginaire de progrès, de transformation, de justice sociale. En ce sens, le nom de Syriza incite à dépasser le pessimisme de l’intelligence pour renouer avec l’optimisme de la volonté.

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